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Herbes et suppléments qui interagissent avec les médicaments sur ordonnance courants

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Herbes et suppléments qui interagissent avec les médicaments sur ordonnance courants
  • nov., 16 2025
  • Publié par Deana Johnson

Vous prenez un médicament sur ordonnance et vous ajoutez un supplément herbier parce que vous croyez que naturel signifie sans risque. Ce n’est pas vrai. Des centaines de cas chaque année en France et aux États-Unis se terminent par des hospitalisations, des saignements internes, ou même la mort - tout ça parce qu’une herbe a été ajoutée à une pilule sans qu’aucun professionnel de santé ne soit averti.

Les interactions ne sont pas des mythes - elles sont documentées

Les suppléments à base de plantes ne sont pas des bonbons. Ils contiennent des composés actifs qui agissent dans votre corps comme des médicaments. Certains ralentissent la digestion, d’autres bloquent des enzymes, et d’autres encore modifient la façon dont votre foie traite les médicaments. Le résultat ? Votre pillule ne fonctionne plus, ou devient toxique.

Par exemple, la Saint-Jean (Hypericum perforatum), très populaire pour l’humeur, réduit la concentration du cyclosporine - le médicament qui empêche le rejet d’un organe transplanté - de 50 à 60 %. En deux semaines, un patient peut se retrouver avec un rein en échec. Même chose avec les contraceptifs oraux : la Saint-Jean diminue leur efficacité de 15 à 30 %. Des études montrent que 42 % des grossesses non désirées signalées par des femmes prenant des pilules ont un lien avec cette herbe.

Le ginkgo biloba : un risque silencieux pour les anticoagulants

Le ginkgo biloba est vendu comme un « booster cérébral ». Mais il augmente le risque de saignement - surtout quand il est pris avec un anticoagulant comme le warfarin, l’apixaban ou le rivaroxaban.

Entre 2010 et 2020, les centres médicaux aux États-Unis ont recensé 23 cas de saignements majeurs liés à cette combinaison, dont trois mortels. Un patient de 72 ans a été hospitalisé après avoir pris du ginkgo avec de l’apixaban. Son INR (mesure de la coagulation) a grimpé à 8,2 - un niveau dangereux. Il a eu un saignement rectal sévère. Son médecin a dit : « Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense. »

Le ginkgo n’interagit pas seulement avec les anticoagulants. Il peut aussi amplifier les effets des anti-inflammatoires comme l’aspirine ou le ibuprofène. Si vous avez une prothèse articulaire, une histoire de saignements ou une pression artérielle basse, cette combinaison peut être fatale.

Le curcuma, l’ail et le goldenseal : des coupables cachés

Le curcuma est souvent présenté comme un « anti-inflammatoire naturel ». Mais il inhibe les enzymes du foie qui dégradent les médicaments. Résultat : les statines (pour le cholestérol) ou les anti-hypertenseurs restent plus longtemps dans votre sang, augmentant le risque d’effets secondaires.

L’ail, lui, diminue l’efficacité du saquinavir - un médicament contre le VIH - de 51 %. Cela signifie que le virus peut reprendre son développement. Et le goldenseal ? Il bloque l’enzyme CYP3A4, responsable du métabolisme de 50 % des médicaments courants : les statines, les benzodiazépines, les immunosuppresseurs, les anti-cancéreux. Une étude à Toronto a montré que le goldenseal réduit la clairance du midazolam (un sédatif) de 40 %.

Et si vous prenez des diurétiques pour l’hypertension ? Le réglisse peut faire chuter votre potassium à des niveaux dangereux. Des cas de fibrillation auriculaire ont été rapportés après l’ingestion de réglisse pendant plusieurs semaines avec des diurétiques.

Pharmacie avec un client et un pharmacien, une ombre de saignement en arrière-plan.

Les suppléments « sûrs » ne sont pas toujours sûrs

On vous dit que le cranberry, le milk thistle ou la saw palmetto sont « à faible risque ». C’est vrai - mais pas absolument. Le cranberry, par exemple, a été accusé de provoquer des saignements avec le warfarin. Certaines études disent oui, d’autres disent non. En 2020, une méta-analyse de 12 études a montré que l’INR pouvait augmenter de 0,3 à 1,8 unité chez certains patients. Pourquoi ? Parce que la concentration des composés actifs varie selon les marques, les extractions, et même la saison de récolte.

Le ginseng est un autre cas complexe. Il peut réduire l’effet du warfarin de 25 à 30 %, ce qui augmente le risque de caillots. Mais il peut aussi abaisser la pression artérielle - ce qui devient dangereux si vous prenez déjà un bêta-bloquant ou un inhibiteur des canaux calciques. Une étude de l’Université de Toronto a observé une baisse de 10 à 15 mmHg de la pression systolique chez des patients combinant ginseng et amlodipine.

Les chiffres qui font peur

Près de 70 % des personnes de plus de 65 ans prennent au moins un supplément. Et seulement 25 % en parlent à leur médecin.

Chaque année, 1,3 million de personnes aux États-Unis subissent une erreur médicamenteuse liée à une interaction. Parmi elles, 82 000 se rendent aux urgences. 18 % de ces cas impliquent des herbes et des médicaments sur ordonnance - et la majorité concerne les personnes âgées.

Le marché mondial des suppléments dépasse 165 milliards de dollars. Mais la réglementation est faible. Aux États-Unis, la loi DSHEA (1994) interdit aux autorités de vérifier la sécurité avant la vente. Le fabricant peut vendre un produit sans prouver qu’il est sûr. Et si quelqu’un meurt après l’avoir pris ? L’agence ne peut agir qu’après coup.

Liste de suppléments sur un réfrigérateur avec une note du médecin demandant de tout déclarer.

Comment vous protéger - pas de place pour l’improvisation

Voici ce que vous devez faire, dès maintenant :

  1. Écrivez la liste de TOUS vos suppléments - y compris les vitamines, les tisanes, les extraits, les poudres. Ne laissez rien de côté.
  2. Montrez cette liste à votre médecin ou à votre pharmacien à chaque rendez-vous. Même si vous pensez que c’est « juste une herbe ».
  3. Ne commencez jamais un nouveau supplément sans en parler à votre médecin. Même si c’est en vente libre.
  4. Si vous prenez un anticoagulant, un médicament pour le cœur, le diabète, le VIH ou un traitement contre le cancer, évitez la Saint-Jean, le ginkgo, le goldenseal, l’ail en gélules et le réglisse.
  5. Surveillez les signes d’alerte : saignements inhabituels, vertiges, pouls irrégulier, confusion, fièvre élevée, rigidité musculaire. Ce sont des signes de réaction dangereuse.

Les pharmacies en ligne vendent des suppléments avec des noms séduisants : « Énergie naturelle », « Mémoire optimisée », « Immunité renforcée ». Mais les ingrédients actifs sont souvent les mêmes. Une étude de ConsumerLab en 2022 a trouvé que 73 % des suppléments pour la mémoire contenaient du ginkgo, et 89 % des produits pour l’humeur contenaient de la Saint-Jean - sans qu’aucun ne le mentionne clairement sur l’étiquette.

Les outils pour vous aider

Le National Center for Complementary and Integrative Health (NCCIH) propose un outil gratuit en ligne - le Herb-Drug Interaction Checker - qui classe les interactions en trois niveaux : Life-threatening, Significant, Moderate. Il est mis à jour chaque trimestre. Il inclut désormais 12 herbes à risque mortel, 27 à risque élevé, et 19 à risque modéré.

En France, les pharmaciens ont accès à des bases de données comme Stockley’s Herbal Interactions (2023). Ils peuvent vérifier les interactions en quelques secondes. Mais ils ne le feront que si vous leur dites ce que vous prenez.

Le plus grand danger : le silence

La plupart des gens ne disent rien. Ils pensent que « c’est naturel », donc inoffensif. Ils croient que le médecin ne s’intéresse qu’aux pilules « vraies ». Ils ont peur d’être jugés. Ou ils oublient.

Une enquête de l’Université du Michigan en 2019 a montré que 76 % des personnes qui prenaient des suppléments pensaient que « naturel = sans danger ». Et 63 % ne savaient même pas qu’ils pouvaient interagir avec leurs médicaments.

Le résultat ? Des vies en jeu. Des organes qui échouent. Des caillots qui bloquent les artères. Des saignements qui ne s’arrêtent pas. Tous évitables.

La médecine moderne a fait des progrès énormes. Mais elle ne peut pas protéger quelqu’un qui ne dit pas la vérité sur ce qu’il prend. Votre médecin n’est pas là pour juger. Il est là pour vous sauver. Même si vous avez pris une herbe « pour vous sentir mieux ».

Les suppléments à base de plantes sont-ils réglementés comme des médicaments ?

Non. Aux États-Unis et dans la plupart des pays, les suppléments herbiers sont classés comme des aliments, pas comme des médicaments. Cela signifie qu’ils n’ont pas besoin de prouver leur sécurité ou leur efficacité avant d’être vendus. L’agence de santé ne peut agir que si des effets secondaires graves sont signalés - ce qui arrive souvent trop tard.

Puis-je arrêter mon médicament pour prendre un supplément naturel ?

Absolument pas. Arrêter un médicament sur ordonnance sans avis médical peut être dangereux, voire mortel. Un supplément ne remplace pas un traitement prescrit. Si vous voulez changer de traitement, parlez-en à votre médecin. Il peut vous proposer une alternative éprouvée, ou ajuster la dose.

Les suppléments bio ou « sans additifs » sont-ils plus sûrs ?

Pas nécessairement. Un supplément bio peut contenir la même quantité de composés actifs qu’un supplément classique. Le risque d’interaction ne dépend pas du label « bio », mais du composé lui-même. Un ginkgo bio interagit toujours avec le warfarin. Un extrait d’ail sans conservateur diminue toujours l’efficacité du saquinavir.

Quels suppléments dois-je éviter absolument si je prends du warfarin ?

Évitez le ginkgo biloba, l’ail en gélules, le ginseng, le réglisse, le curcuma, le coenzyme Q10, et le thym. Tous peuvent modifier l’effet du warfarin - soit en le rendant moins efficace (augmentant le risque de caillot), soit en le rendant trop puissant (augmentant le risque de saignement). Le cranberry est incertain : certains patients réagissent, d’autres non. Mieux vaut l’éviter.

Comment savoir si un supplément interagit avec mon médicament ?

Demandez à votre pharmacien. Il a accès à des bases de données spécialisées. Vous pouvez aussi consulter le site du NCCIH (National Center for Complementary and Integrative Health) ou utiliser l’outil Herb-Drug Interaction Checker. Entrez le nom de votre médicament et le nom du supplément. Il vous dira le niveau de risque. Ne vous fiez pas à Google ou aux forums en ligne - les informations y sont souvent fausses ou incomplètes.

Mon médecin ne parle jamais des suppléments. Dois-je en parler en premier ?

Oui. C’est votre responsabilité. Votre médecin ne peut pas vous protéger s’il ne sait pas ce que vous prenez. La plupart des médecins ne posent pas la question parce qu’ils pensent que vous allez le dire. Mais 75 % des patients ne le font pas. Donnez la liste à chaque rendez-vous. Même si vous pensez que c’est « inutile ».

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