Comparateur d'antipsychotiques
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Lorsque l’on parle d’antipsychotiques de première génération, Thorazine (chlorpromazine) revient souvent en première position. Mais le marché regorge aujourd’hui d’alternatives qui offrent des profils d’efficacité et d’effets indésirables très différents. Cette comparaison vous aide à voir où se situe Thorazine face aux options les plus courantes, afin que patients, prescripteurs et proches puissent prendre une décision éclairée.
À retenir
- Thorazine est un antipsychotique de première génération (typique) utilisé depuis les années 1950.
- Les alternatives modernes (rispéridone, olanzapine, quétiapine, halopéridol, clozapine) appartiennent à la catégorie des antipsychotiques atypiques ou sont des dérivés plus spécifiques.
- Les critères de choix incluent l’indication clinique, le profil d’effets secondaires, la demi‑vie, les interactions médicamenteuses et le coût.
- Les effets anticholinergiques et les troubles extrapyramidaux sont plus fréquents avec Thorazine que avec la plupart des atypiques.
- Un suivi médical régulier est indispensable quel que soit le médicament choisi.
Thorazine (chlorpromazine) - portrait détaillé
La chlorpromazine agit en bloquant les récepteurs dopaminergiques D2, ce qui diminue les symptômes positifs de la schizophrénie (hallucinations, délires). Elle possède aussi une affinité pour les récepteurs sérotoninergiques, histaminiques et muscariniques, d’où son large éventail d’effets secondaires.
Indications principales : schizophrénie, troubles psychotiques aigus, agitation sévère, nausées post‑opératoires (usage hors AMM).
Posologie typique : 200‑800 mg/jour, répartis en 2 à 3 prises. La dose peut être ajustée en fonction de la réponse et de la tolérance.
Demi‑vie : 30‑50 heures, élimination hépatique via le CYP2D6 et le CYP1A2.
Effets indésirables majeurs :
- Extrapyramidaux (rigidité, tremblement, akathisie).
- Sédation importante.
- Sécheresse buccale, constipation (effet anticholinergique).
- Hypotension orthostatique.
- Risque de syndromes neuroleptiques malins.
En raison de ces effets, Thorazine est aujourd’hui souvent réservée aux patients qui n’ont pas répondu aux atypiques ou qui sont traités en milieu hospitalier.
Les alternatives les plus courantes
Voici les six alternatives que l’on retrouve le plus fréquemment dans la pratique clinique française en 2025.
- Haloperidol - typique à action plus sélective sur les récepteurs D2, moins sédatif.
- Risperidone - atypique, bon équilibre entre efficacité et tolérance.
- Olanzapine - atypique, très efficace sur les symptômes négatifs mais provoque prise de poids.
- Quetiapine - atypique, forte sédation, utile en comorbidité avec troubles du sommeil.
- Clozapine - antipsychotique de troisième génération, réservée aux formes réfractaires.
- Antipsychotiques atypiques (catégorie globale) - généralement moins d’effets extrapyramidaux que les typiques.
Tableau comparatif : Thorazine vs alternatives
| Critère | Thorazine (chlorpromazine) |
Haloperidol | Risperidone | Olanzapine | Quetiapine | Clozapine |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Génération | Typique | Typique | Atypique | Atypique | Atypique | Troisième |
| Indications majeures | Schizophrénie, agitation | Schizophrénie, agitation sévère | Schizophrénie, troubles bipolaires | Schizophrénie, trouble bipolaire, dépression | Schizophrénie, trouble bipolaire, insomnie | Schizophrénie réfractaire |
| Demi‑vie (heures) | 30‑50 | 12‑36 | 3‑20 | 21‑54 | 6‑7 | 12‑16 |
| Effets extrapyramidaux | Fréquents, modérés à sévères | Fréquents, souvent sévères | Modérés, dose‑dépendants | Faibles à modérés | Faibles | Très rares |
| Sédation | Importante | Modérée | Légère à modérée | Modérée | Forte | Légère |
| Prise de poids | Modérée | Minime | Faible | Élevée | Modérée | Variable, souvent élevée |
| Surveillance requise | ECG, pression artérielle | ECG, mouvements | Fonction rénale, glycémie | Glycémie, lipides | Somnolence, glycémie | Hémogramme (agranulocytose) |
| Coût moyen (€/mois) | ≈30 | ≈25 | ≈45 | ≈55 | ≈40 | ≈120 (avec suivi) |
Comment choisir l’alternative la plus adaptée ?
Le choix ne repose pas uniquement sur le prix ou la popularité. Voici les critères à examiner :
- Nature des symptômes : si les symptômes positifs sont très marqués, un typique comme le halopéridol peut être efficace rapidement. Pour les symptômes négatifs ou la détresse émotionnelle, les atypiques (rispéridone, olanzapine) offrent de meilleurs résultats.
- Tolérance aux effets secondaires : les patients âgés ou souffrant de maladies cardiovasculaires réagissent mal à la sédation importante de Thorazine. Ceux qui craignent la prise de poids éviteront l’olanzapine.
- Interactions médicamenteuses : la chlorpromazine est métabolisée par le CYP2D6. Si le patient prend déjà un inhibiteur de cette enzyme, la dose devra être réduite. Les atypiques sont souvent métabolisés par le CYP3A4, nécessitant une autre vigilance.
- Suivi clinique disponible : la clozapine implique un suivi hématologique strict. Si le centre de soins ne peut pas assurer ce suivi, elle n’est pas recommandée.
- Coût et remboursement : la plupart des typiques sont remboursés à 65 % par la Sécurité Sociale française. Les atypiques plus récents ont parfois des tarifs plus élevés, mais les complémentaires peuvent couvrir une partie.
Points de vigilance spécifiques à Thorazine
Malgré son efficacité prouvée, Thorazine présente des risques qu’il faut connaître.
- Syndrome neuroleptique malin : rare mais potentiellement fatal, caractérisé par hyperthermie, rigidité et autonomic dysregulation. Un arrêt brutal du médicament peut le déclencher.
- Effets anticholinergiques : constipation sévère, rétention urinaire. Une hydratation et une alimentation riche en fibres sont essentielles.
- Hypotension orthostatique : surveiller la pression tension artérielle lors du passage de la position couchée à debout, surtout chez les personnes âgées.
- Interactions avec l’alcool : potentialise la sédation et le risque de chute.
Un suivi mensuel pendant les trois premiers mois, suivi d’un contrôle trimestriel, est recommandé pour ajuster la dose et détecter les effets indésirables.
Conseils pratiques pour les patients et les prescripteurs
- Commencer toujours par la dose la plus basse possible et augmenter progressivement.
- Utiliser des agents antiparkinsoniens (ex. benztropine) seulement si les effets extrapyramidaux deviennent handicapants.
- Encourager le patient à tenir un journal de symptômes et d’effets secondaires : cela facilite les ajustements.
- Préconiser des mesures non pharmacologiques : thérapie cognitivo‑comportementale, activités physiques modérées, hygiène du sommeil.
- En cas de prise de poids importante, proposer une consultation diététique dès le début du traitement.
Questions fréquentes (FAQ)
Thorazine est‑il encore prescrit en première intention ?
Rarement. Les recommandations françaises privilégient les antipsychotiques atypiques pour la première ligne, sauf contre‑indication ou échec d’une thérapie antérieure.
Comment différencier les effets extrapyramidaux d’une sédation excessive ?
Les effets extrapyramidaux se manifestent par raideur, tremblements et mouvements incontrôlés, alors que la sédation provoque une somnolence généralisée et une diminution de l’activité motrice. Un examen neurologique ciblé aide à distinguer les deux.
Quel est le principal avantage de la rispéridone par rapport à Thorazine ?
La rispéridone offre une efficacité comparable sur les symptômes positifs tout en présentant beaucoup moins d’effets extrapyramidaux et une sédation plus modérée, ce qui améliore l’observance du traitement.
Quand faut‑il envisager la clozapine après un échec de Thorazine ?
La clozapine est réservée aux patients qui n’ont obtenu aucune réponse satisfaisante après au moins deux antipsychotiques différents, dont un typique et un atypique. Un suivi hématologique strict est obligatoire dès le premier jour.
Quel impact la chlorpromazine a‑t‑elle sur le métabolisme ?
Elle provoque souvent une prise de poids modérée et peut entraîner une élévation de la glycémie chez les patients prédisposés. Un suivi annuel du poids, du taux de glucose et du profil lipidique est recommandé.
En résumé, Thorazine reste une option valable dans des contextes précis, mais les alternatives modernes offrent généralement un meilleur équilibre entre efficacité et tolérance. Le professionnel de santé doit peser les critères cliniques, les comorbidités et les contraintes de suivi pour choisir le traitement le plus sûr et le plus efficace.
2 commentaires
Winnie Marie
Thorazine, relique d’une ère révolue, ne justifie plus aucune prescription judicieuse.
Dominique Orchard
Si vous hésitez entre Thorazine et les atypiques, gardez en tête que l’objectif premier reste la stabilité du patient. Un dosage progressif, une surveillance régulière, c’est la base. N’hésitez pas à impliquer le patient dans le suivi, ça améliore l’observance.