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Les vaccins quand on prend des immunosuppresseurs : ce qu’il faut vraiment savoir
Vous prenez des immunosuppresseurs - peut-être pour une maladie auto-immune, après une greffe, ou pendant un traitement contre le cancer - et vous vous demandez : quels vaccins pouvez-vous recevoir ? Et lesquels sont dangereux ?
La réponse n’est pas simple. Ce n’est pas une question de « oui » ou « non ». C’est une question de quand, quel type, et comment. Un vaccin vivant peut vous rendre malade. Un vaccin inactivé peut ne pas fonctionner. Et le moment où vous le recevez peut faire toute la différence.
Les nouvelles recommandations de l’Infectious Diseases Society of America (IDSA) publiées en octobre 2025, ainsi que les mises à jour du CDC de août 2025, ont clarifié les règles. Elles sont basées sur des données récentes, des études cliniques, et des milliers d’expériences de patients. Voici ce que vous devez vraiment connaître.
Vaccins vivants : interdits dans la plupart des cas
Les vaccins vivants contiennent une version affaiblie du virus ou de la bactérie. Chez une personne en bonne santé, cela déclenche une réponse immunitaire sans provoquer la maladie. Chez une personne immunodéprimée, c’est une autre histoire.
Le virus affaibli peut se répliquer trop fort. Il peut provoquer une infection réelle - parfois grave, parfois mortelle. C’est pourquoi les vaccins vivants sont contre-indiqués pour les patients sous immunosuppresseurs modérés à sévères.
Voici les vaccins vivants à éviter :
- MMR (rougeole, oreillons, rubéole)
- Varicelle (VZV)
- Zone (Zostavax - l’ancien vaccin contre l’herpès zoster)
- Vaccin contre la grippe par voie nasale (LAIV)
- Fièvre jaune
- Oral polio (non utilisé aux États-Unis depuis 2000, mais encore utilisé dans certains pays)
Il y a une exception très rare : si vous prenez une faible dose d’immunosuppresseurs - comme moins de 20 mg de prednisone par jour pendant moins de 14 jours - et que votre médecin spécialiste le juge sûr, un vaccin vivant peut être envisagé. Mais ce n’est pas courant. La règle générale est claire : évitez les vaccins vivants.
Un patient sur Reddit a raconté comment son oncologue avait accidentellement programmé le vaccin nasal contre la grippe pendant son traitement par rituximab. Il a dû annuler à la dernière minute après l’intervention de son spécialiste en maladies infectieuses. Ce genre d’erreur arrive encore trop souvent - et les conséquences peuvent être graves.
Vaccins inactivés : sûrs, mais pas toujours efficaces
Les vaccins inactivés contiennent des parties mortes du virus ou des protéines du virus. Ils ne peuvent pas causer la maladie. C’est pourquoi ils sont sûrs pour les personnes immunodéprimées.
Voici les vaccins inactivés recommandés :
- Vaccin contre la grippe (injection, pas spray nasal)
- Vaccins contre la COVID-19 (Pfizer-BioNTech, Moderna, Novavax)
- Vaccin contre l’hépatite B (Engerix-B, Recombivax HB, Heplisav-B)
- Vaccin pneumococcique (PCV20, PPSV23)
- Vaccin contre le tétanos, la diphtérie, la coqueluche (Td/Tdap)
- Vaccin contre la polio (inactivé)
- Vaccin contre l’encéphalite à tiques (TBE)
Le problème ? Ils ne fonctionnent pas toujours aussi bien que chez les personnes en bonne santé. Les études montrent que les patients sous immunosuppresseurs produisent entre 15 % et 85 % d’anticorps en réponse aux vaccins mRNA contre la COVID-19, contre plus de 90 % chez les personnes non immunodéprimées.
C’est pourquoi vous avez besoin de plus de doses.
Le CDC recommande maintenant deux doses de la version 2025-2026 du vaccin contre la COVID-19 pour les immunodéprimés, même si vous avez déjà reçu le schéma initial. Certains patients ont besoin de trois ou quatre doses au total. Pour l’hépatite B, vous aurez probablement besoin des trois doses classiques (0, 1, 6 mois). Pour le pneumococcus, vous aurez besoin des deux vaccins (PCV20 puis PPSV23), espacés d’au moins un an.
Le moment est crucial : quand recevoir le vaccin ?
Recevoir un vaccin au mauvais moment, c’est comme essayer de courir avec des chaussures trop lourdes : vous pouvez essayer, mais vous n’atteindrez pas votre objectif.
La règle d’or : administrez les vaccins quand votre système immunitaire est le plus fort.
Voici les délais recommandés selon le type de traitement :
- Avant de commencer l’immunosuppresseur : Si possible, recevez tous les vaccins nécessaires au moins 14 jours avant le début du traitement.
- Thérapies cycliques (comme la cyclophosphamide) : Administrez le vaccin pendant la semaine de « nadir » - quand les globules blancs commencent à se reconstituer entre deux cycles.
- Corticostéroïdes (prednisone ≥20 mg/jour pendant ≥14 jours) : Attendez que la dose soit réduite à moins de 20 mg/jour avant de vacciner.
- Thérapies anti-B-cellules (rituximab, ocrelizumab) : Attendez au moins 6 mois après la dernière dose. Le moment idéal est entre 3 et 6 mois après la dernière injection. Si vous êtes en traitement continu, vaccinez environ 4 semaines avant votre prochaine dose.
- Chimiothérapie : Parlez à votre oncologue. Souvent, le meilleur moment est entre deux cycles, quand votre taux de globules blancs est en hausse.
Un patient atteint d’insuffisance rénale chronique a vu son taux d’infections à la COVID-19 diminuer de 42 % après avoir suivi un planning structuré de vaccination synchronisé avec son dialyse. Ce n’est pas une coïncidence. C’est de la coordination.
Les vaccins contre la grippe et la COVID-19 : des priorités absolues
Deux vaccins sont non négociables : la grippe et la COVID-19.
Pour la grippe : une injection annuelle de vaccin inactivé est obligatoire. Ne prenez jamais le spray nasal. Il est vivant. Et il est dangereux.
Pour la COVID-19 : vous avez besoin de la version 2025-2026. La plupart des patients ont besoin de deux doses initiales. Si vous avez reçu un vaccin à ARNm, continuez avec le même type pour toutes les doses - le CDC recommande de ne pas mélanger les fabricants pour maximiser la réponse immunitaire.
Les patients sous rituximab ont souvent une réponse très faible. Certains n’ont pas d’anticorps détectables après deux doses. La solution ? Ne pas attendre d’être malade. Certains patients ont réussi à produire des anticorps en suspendant temporairement leur méthotrexate pendant une semaine après chaque dose de vaccin. Ce n’est pas une recommandation générale - mais ça montre que le timing peut changer tout.
Que faire si vous avez déjà reçu un vaccin vivant ?
Si vous avez reçu un vaccin vivant par erreur - par exemple, le vaccin contre la varicelle ou le MMR - pendant un traitement immunosuppresseur, contactez immédiatement votre médecin.
Les signes d’infection par le vaccin : fièvre, éruption cutanée, gonflement des glandes, fatigue intense, douleurs articulaires. Ce n’est pas un effet secondaire normal. C’est une infection.
Les centres spécialisés ont des protocoles pour traiter ces cas. Ils peuvent administrer des immunoglobulines ou des antiviraux pour limiter la propagation du virus. Mais la prévention est toujours meilleure que le traitement.
La famille aussi doit être vaccinée
Vous ne pouvez pas vous protéger seul. Votre entourage est votre bouclier.
Les recommandations de l’IDSA 2025 insistent sur un point crucial : tous les membres de votre foyer doivent être à jour avec leurs vaccins. C’est ce qu’on appelle la stratégie du « cocon ».
Une étude publiée en 2025 a montré que cette approche réduit la transmission des maladies infectieuses dans les foyers de patients immunodéprimés de 57 %. Cela signifie que si votre enfant, votre partenaire ou vos parents sont vaccinés contre la grippe et la COVID-19, vous êtes beaucoup moins exposé.
Ne laissez pas la charge de la protection reposer uniquement sur vous. Parlez-en à votre famille. Proposez-leur de se faire vacciner avec vous. C’est une action simple, mais puissante.
Comment savoir si vous êtes bien vacciné ?
Il n’y a pas de test simple pour dire « vous êtes protégé ». Les taux d’anticorps ne sont pas toujours fiables. Mais certains indicateurs peuvent vous aider :
- Vous avez reçu les doses recommandées selon votre traitement.
- Vous avez attendu le bon moment après votre dernière dose d’immunosuppresseur.
- Votre médecin a noté vos vaccins dans votre dossier avec les dates exactes et les noms des vaccins.
- Votre pharmacie ou votre centre de soins utilise un système qui vous rappelle les vaccins nécessaires (comme Epic Systems, qui intègre maintenant les recommandations IDSA).
Si vous avez un doute, demandez à votre médecin de vérifier votre historique vaccinal. Beaucoup de patients ne savent pas ce qu’ils ont reçu - ou quand. Et cela peut vous mettre en danger.
Les ressources à connaître
Vous n’êtes pas seul. Des outils existent pour vous aider :
- Le outil de prise de décision IDSA (disponible en ligne depuis novembre 2025) : entrez votre traitement, et il vous donne un calendrier personnalisé de vaccination.
- Le service d’assistance CDC 24/7 : ils ont répondu à plus de 1 200 questions sur la vaccination des immunodéprimés au premier trimestre 2025.
- Le Réseau d’accès aux vaccins pour immunodéprimés (IVAN) : 47 cliniques à travers les États-Unis qui travaillent directement avec les centres de chimiothérapie pour administrer les vaccins pendant les pauses de traitement.
- Le registre prospectif IDSA : 5 000 patients suivis pour mesurer la réponse immunitaire aux vaccins - vous pouvez vous y inscrire si vous êtes éligible.
Le marché des vaccins pour immunodéprimés a atteint 5,8 milliards de dollars en 2025. Il grandit. Et avec lui, les ressources.
À retenir : les 5 règles d’or
- Ne jamais recevoir un vaccin vivant si vous êtes sous immunosuppresseur modéré à sévère.
- Préférez les vaccins inactivés - mais demandez les doses supplémentaires.
- Planifiez le timing : attendez le bon moment par rapport à votre traitement.
- Assurez-vous que votre entourage est vacciné - c’est votre première ligne de défense.
- Documentez tout : dates, noms des vaccins, doses, traitement en cours. C’est votre preuve de protection.
La vaccination n’est pas une question de « si », mais de « comment ». Avec les bonnes informations et une bonne coordination, vous pouvez vous protéger - sans mettre votre santé en danger.
Puis-je recevoir le vaccin contre la grippe en spray nasal si je suis sous immunosuppresseurs ?
Non. Le vaccin contre la grippe en spray nasal (LAIV) contient un virus vivant affaibli. Il est strictement contre-indiqué pour les personnes sous immunosuppresseurs, même à faible dose. Vous devez recevoir le vaccin injectable inactivé, qui est sûr et recommandé chaque année.
Pourquoi les vaccins contre la COVID-19 ne fonctionnent-ils pas aussi bien chez les immunodéprimés ?
Les immunosuppresseurs réduisent la capacité de votre système immunitaire à produire des anticorps. Les cellules B, qui fabriquent les anticorps, sont souvent ciblées par des traitements comme le rituximab. Même si le vaccin est sûr, votre corps ne réagit pas aussi fortement. C’est pourquoi des doses supplémentaires sont nécessaires pour atteindre une protection suffisante.
Dois-je arrêter mon traitement pour me faire vacciner ?
Non, ne jamais arrêter votre traitement sans avis médical. Mais dans certains cas, comme pour la méthylprednisolone ou le méthotrexate, votre médecin peut vous conseiller de suspendre temporairement le traitement pendant une semaine après la vaccination pour améliorer la réponse immunitaire. Cela doit être discuté individuellement - jamais fait seul.
Quels vaccins dois-je recevoir après une greffe d’organe ?
Après une greffe, vous devez attendre au moins 6 mois avant de recevoir des vaccins inactivés. Les vaccins recommandés incluent : la grippe, la COVID-19, l’hépatite B, le pneumococcus (PCV20 et PPSV23), et le tétanos. Les vaccins vivants sont interdits pendant au moins un an, voire plus selon votre traitement d’immunosuppression.
Est-ce que les vaccins peuvent interagir avec mes médicaments ?
Les vaccins inactivés n’interagissent pas avec les médicaments. Mais leur efficacité peut être réduite par certains traitements, comme les corticostéroïdes ou les anticorps anti-B-cellules. Ce n’est pas une interaction toxique - c’est une réduction de la réponse immunitaire. Le traitement doit continuer, mais le timing du vaccin doit être ajusté.
Prochaines étapes : ce que vous pouvez faire dès maintenant
1. Consultez votre dossier médical : quelles sont vos médicaments ? À quelles doses ? Depuis combien de temps ?
2. Identifiez les vaccins que vous avez déjà reçus. Si vous ne savez pas, appelez votre pharmacie ou votre médecin.
3. Parlez à votre médecin ou à votre infirmière spécialisée : demandez un calendrier de vaccination personnalisé selon les recommandations IDSA 2025.
4. Vérifiez que votre famille est à jour avec ses vaccins - surtout la grippe et la COVID-19.
5. Enregistrez tout dans un carnet ou une application. Date, nom du vaccin, dose, lieu, traitement en cours.
La protection ne vient pas du hasard. Elle vient de la planification. Et vous avez tout ce qu’il faut pour la construire.