Vous avez des comprimés périmés au fond de votre armoire à pharmacie ? Des antibiotiques non utilisés après une infection guérie ? Des analgésiques que vous n’avez plus besoin ? Vous n’êtes pas seul. Chaque année, aux États-Unis, plus de 5,8 milliards de prescriptions sont délivrées - et entre 15 % et 20 % ne sont jamais utilisées. Ces médicaments non utilisés représentent un risque réel : intoxications accidentelles chez les enfants, abus de substances chez les adolescents, contamination des cours d’eau, et même overdoses mortelles. La bonne nouvelle ? Il existe des méthodes simples, sûres et efficaces pour s’en débarrasser - et la FDA les a clairement définies.
La méthode la plus sûre : les points de reprise
La meilleure façon d’éliminer n’importe quel médicament, c’est de le ramener à un point de collecte autorisé. Ce n’est pas une suggestion, c’est la règle numéro un de la FDA. En 2025, plus de 14 352 pharmacies à travers les États-Unis disposent de boîtes de reprise sécurisées, gérées par la DEA. Vous les trouvez dans les pharmacies Walmart, CVS, Walgreens, et même dans certains hôpitaux ou postes de police. Ces boîtes sont verrouillées, surveillées, et les médicaments collectés sont détruits de façon écologique. En 2024, les journées nationales de reprise ont collecté plus d’un million de livres de médicaments - une augmentation de 28,7 % par rapport à l’année précédente.
La plupart des comtés américains ont au moins un point de collecte permanent. Si vous ne savez pas où en trouver un, rendez-vous sur DrugDisposal.gov ou appelez votre pharmacie locale. La plupart acceptent les comprimés, les gélules, les sirops, les patchs, et même les seringues non utilisées. Aucun justificatif, aucune facture, aucun paiement requis. C’est gratuit, rapide, et totalement sécurisé.
Les médicaments qui doivent être jetés aux toilettes - et seulement ceux-là
Il y a une exception à la règle : 13 médicaments exactement. Ce sont des opioïdes à très haut risque, comme le fentanyl, l’oxycodone, l’hydrocodone, et la buprénorphine (ajoutée en octobre 2024). Pourquoi les jeter aux toilettes ? Parce que si quelqu’un les trouve dans la poubelle, ils peuvent les ingérer par erreur - et cela peut être mortel. La FDA autorise le rinçage uniquement pour ces 13 substances, et seulement si aucun point de reprise n’est accessible dans un rayon de 15 miles ou 30 minutes de trajet.
Ne les jetez jamais aux toilettes si vous pouvez les ramener. Même pour ces médicaments, la reprise reste la meilleure option. Le rinçage n’est qu’un plan B. Et attention : ce n’est pas une permission générale. Les médicaments comme l’ibuprofène, l’amoxicilline, ou le levothyroxine ne doivent JAMAIS être jetés aux toilettes. La plupart des gens le font pourtant - une enquête de Consumer Reports en 2024 a révélé que 34 % des ménages jettent des médicaments non autorisés aux toilettes. C’est dangereux pour l’environnement et contre la loi.
Comment se débarrasser des médicaments à la maison (si vous n’avez pas le choix)
Si vous n’avez pas accès à un point de reprise, et que votre médicament n’est pas sur la liste des flushables, voici la méthode approuvée par la FDA en 5 étapes :
- Retirez les informations personnelles. Utilisez un marqueur permanent ou un chiffon alcoolisé pour effacer complètement votre nom, le nom du médicament, le numéro de prescription, et la date sur le flacon. Ne laissez rien lisible.
- Mélangez les médicaments avec un ingrédient désagréable. Le ratio idéal est 1:1. Mélangez les comprimés ou les gélules avec du marc de café, de la litière pour chat, ou de la terre. Le marc de café est le préféré par 78 % des utilisateurs - il rend le mélange inappétissant et difficile à récupérer.
- Placez le mélange dans un contenant hermétique. Utilisez un sac en plastique épais (au moins 0,5 mm), un pot en verre avec couvercle, ou une boîte en carton scellée avec du ruban adhésif. Ne mettez pas les médicaments dans un sac en plastique fin ou un contenant transparent.
- Jetez le contenant dans la poubelle ménagère. Pas dans le recyclage. Pas dans le compost. Dans la poubelle normale.
- Recyclez le flacon vide. Une fois que vous avez effacé toutes les étiquettes, vous pouvez le jeter dans le bac de recyclage. Les flacons en plastique sont recyclables, à condition qu’ils soient propres et dépersonnalisés.
Cette méthode est efficace - mais seulement si elle est bien faite. Une étude de la FDA en 2023 a montré que 12,7 % des tentatives de destruction à domicile échouent. Pourquoi ? Parce que 44 % des gens n’utilisent pas assez de marc de café ou de litière, et 37 % ne scellent pas le contenant correctement. Un seul comprimé de fentanyl dans une poubelle mal scellée peut tuer un enfant ou un animal de compagnie.
Les enveloppes de retour par courrier : une solution pratique
Si vous habitez en zone rurale, ou si vous avez des difficultés à vous déplacer, les enveloppes de retour par courrier sont une excellente alternative. Des entreprises comme DisposeRx et Sharps Compliance proposent des enveloppes prépayées, approuvées par la USPS, que vous pouvez commander gratuitement ou à faible coût (entre 2,15 $ et 4,75 $). Vous y mettez vos médicaments, vous les scellez, et vous les déposez dans une boîte aux lettres. Elles sont ensuite traitées par des installateurs certifiés.
Les programmes de retour par courrier ont un taux de satisfaction de 94,2 % selon une analyse d’Express Scripts en 2024. Les militaires américains utilisent massivement ce système - 89,2 % de compliance chez les membres du VA. C’est la solution idéale pour les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, ou celles qui vivent loin d’un point de collecte.
Les erreurs courantes à éviter
Voici ce que vous ne devez JAMAIS faire :
- Ne jetez jamais les médicaments liquides directement dans la poubelle. Ils peuvent fuir, contaminer les autres déchets, ou être ingérés par des animaux. Ils doivent toujours être mélangés à un absorbant (litière, café, coton) avant d’être scellés.
- Ne rincez jamais les flacons avec de l’eau. Cela ne supprime pas les résidus de médicaments. Le seul moyen de les rendre sûrs, c’est d’effacer les étiquettes et de les recycler.
- Ne donnez pas vos médicaments à quelqu’un d’autre. Même si c’est pour un ami ou un parent. C’est illégal et dangereux. Un médicament prescrit pour vous peut provoquer une réaction grave chez une autre personne.
- Ne les brûlez pas. La combustion libère des toxines dans l’air. Ce n’est pas une méthode sûre ni autorisée.
Les faits qui changent tout
Les données sont claires : les programmes de reprise sauvent des vies. Une étude publiée dans JAMA Internal Medicine en mars 2024 a montré que dans les communautés avec plus de trois points de reprise pour 100 000 habitants, la consommation d’opioïdes chez les adolescents chute de 11,2 %. Pourquoi ? Parce que quand les médicaments ne sont plus dans les armoires, ils ne sont pas volés, ni partagés, ni pris par erreur.
Les pharmacies ont fait un pas colossal. En 2020, seulement 42 % des pharmacies offraient des points de reprise. En 2025, c’est 68 %. Walmart a installé des boîtes dans ses 4 700 pharmacies aux États-Unis. CVS a investi 15 millions de dollars dans les enveloppes de retour. La FDA vise 90 % d’utilisation des points de reprise d’ici 2030. Ce n’est pas une utopie - c’est une cible atteignable.
Le plus grand obstacle ? L’ignorance. Une enquête menée dans une pharmacie hospitalière en 2024 a révélé que 63 % des patients ne savent même pas que ces points de reprise existent. Vous venez de lire cet article. Maintenant, vous savez. Partagez cette information. Parlez-en à votre famille, à vos voisins, à vos parents. Une simple conversation peut empêcher une tragédie.
Puis-je jeter mes médicaments périmés dans le bac de recyclage sans les mélanger ?
Non. Même les flacons vides doivent être dépersonnalisés avant d’être recyclés. Les médicaments restants dans les comprimés ou les gélules peuvent contaminer le flux de recyclage. Toujours retirer les étiquettes, puis mélanger les médicaments avec un absorbant avant de les jeter dans la poubelle. Les flacons vides, une fois propres, peuvent être recyclés séparément.
Quels sont les 13 médicaments qui peuvent être rincés aux toilettes ?
La liste officielle de la FDA (mise à jour en octobre 2024) inclut : fentanyl, oxycodone, hydrocodone, buprénorphine, oxymorphone (supprimé en 2024), morphine, hydromorphone, meperidine, methadone, tapentadol, tramadol, dihydrocodeine, et codeine. Vérifiez toujours la liste sur FDA.gov avant de rincer. Si le médicament n’est pas sur cette liste, ne le rincez jamais.
Les médicaments en gouttes ou en sirop peuvent-ils être jetés comme les comprimés ?
Oui, mais avec une précaution : ne les versez jamais directement dans la poubelle. Versez-les dans un récipient, ajoutez une quantité égale de marc de café ou de litière pour chat, mélangez bien, puis scellez le tout dans un contenant hermétique. Cela empêche les liquides de fuir et rend le mélange inutilisable.
Les patchs de médicaments (comme la fentanyl) peuvent-ils être jetés dans la poubelle ?
Non. Les patchs contiennent encore des doses actives. Pliez-les en deux, en collant les côtés adhésifs l’un contre l’autre, puis placez-les dans un contenant hermétique avec du marc de café ou de la litière. Ensuite, jetez-les dans la poubelle. Certains points de reprise acceptent aussi les patchs - vérifiez auprès de votre pharmacie.
Est-ce que les médicaments vétérinaires doivent être éliminés de la même manière ?
Oui. Les médicaments pour animaux doivent être traités comme les médicaments humains. Même si ce n’est pas prescrit pour un humain, ils peuvent être toxiques pour les enfants, les chiens ou les chats. Utilisez les mêmes méthodes : reprise si possible, sinon mélangez avec un absorbant et scellez avant de jeter. Ne les jetez jamais dans la nature ou dans les toilettes.
Que faire maintenant ?
Prenez 10 minutes aujourd’hui. Allez dans votre armoire à pharmacie. Rassemblez tous les médicaments périmés, non utilisés, ou dont l’emballage est endommagé. Vérifiez s’ils sont sur la liste des flushables. Si oui, et si vous avez un point de reprise à moins de 15 miles, ramenez-les. Sinon, utilisez une enveloppe de retour. Pour les autres, suivez les 5 étapes de la FDA. Faites-le pour vous, pour votre famille, pour votre communauté. La sécurité ne commence pas avec les médecins - elle commence avec vous.
14 commentaires
Marc Heijerman
Alors là, je vais pas mâcher mes mots : j’ai jeté des comprimés dans les toilettes pendant des années parce que j’étais paresseux. Maintenant que je sais qu’un seul comprimé de fentanyl peut tuer un chien ou un gamin, j’ai envie de me taper la tête contre le mur. Merci pour ce rappel brutal, mais nécessaire. J’ai déjà pris rendez-vous chez ma pharmacie pour déposer tout ce qui traîne dans mon armoire. J’espère que les autres feront pareil.
Luc Muller
Je savais qu’il fallait pas jeter les médicaments n’importe comment mais j’ignorais qu’il y avait des listes officielles et des points de reprise partout. J’ai juste vérifié sur DrugDisposal.gov et j’en ai un à 800 mètres. Je vais y aller ce soir. C’est fou comme on fait des trucs dangereux sans le savoir.
Quiche Lorraine
La FDA ? Vous croyez vraiment que ces gars-là pensent à nous ? Non. Ils veulent juste contrôler. Les points de reprise ? Des pièges pour collecter vos données. Les enveloppes payantes ? Un business caché. Et pourquoi les patchs de fentanyl sont les seuls à être autorisés aux toilettes ? Parce que les laboratoires veulent que vous les rinciez, pas les ramenez. C’est du contrôle social. Et si je vous disais que les médicaments périmés sont en fait des bombes à retardement pour la santé publique ?
Marc Garnaut
La problématique de l’élimination pharmaceutique n’est pas tant technique que phénoménologique. Elle révèle une aliénation ontologique de l’individu vis-à-vis de sa propre corporealité. Le médicament, autrefois vecteur de guérison, est devenu une extension marchande du corps, un artefact consumériste dont la désintégration symbolique est refoulée. La boîte de reprise devient alors un rituel de purification néolibérale - un exorcisme bureaucratique. Et pourtant, le geste de jeter dans la poubelle, malgré sa banalité, est un acte de résistance anarchiste contre la surveillance médicale. La vraie révolution ? Ne plus acheter. Mais c’est une autre histoire.
titi paris
Je dois corriger plusieurs erreurs dans cet article : premièrement, la FDA ne « recommande » pas le mélange avec du marc de café - elle le « tolère » dans un cadre de dernière option. Deuxièmement, la liste des 13 médicaments flushables est erronée : l’oxymorphone a été retiré en 2023, pas 2024. Troisièmement, les enveloppes de retour ne sont pas « approuvées par la USPS » - elles sont « acceptées » par la USPS, ce qui est très différent. Et enfin, les flacons en plastique ne sont pas recyclables dans tous les centres - certains refusent les flacons de médicaments même dépersonnalisés. Vérifiez toujours votre centre local. Merci.
Corinne Stubson
Et si tout ça était une couverture pour que les laboratoires puissent surveiller qui prend quoi ? Je vous le demande : pourquoi les pharmacies demandent-elles votre nom quand vous déposez vos médicaments ? Pourquoi les enveloppes de retour ont-elles un code-barres ? Et pourquoi la FDA a-t-elle ajouté la buprénorphine en 2024 ? Parce qu’elle est utilisée pour soigner les toxicomanes… et que les autorités veulent savoir qui en prend. C’est de la traque. Je vais garder mes comprimés. Je ne leur donnerai pas mes données.
Gilles Donada
Ça fait 20 ans que je jette mes médicaments dans la poubelle et je suis toujours en vie. Les enfants ne mangent pas les comprimés dans les poubelles. Les chiens non plus. Et la planète a survécu à des décennies de déchets médicaux. Vous êtes en train de créer un culte de la peur. Arrêtez de vous faire avoir par les médias. La vraie menace, c’est l’alarmisme.
Yves Perrault
Un million de livres de médicaments collectés en un an ? Ah oui, et combien de tonnes de plastique ont été utilisées pour les boîtes, les enveloppes, les étiquettes ? On parle de sécurité, mais on crée un nouveau fléau : les déchets de sécurité. Et on ne parle pas du carburant gaspillé pour aller jusqu’au point de reprise. Je vais jeter mes médicaments dans la nature. Au moins, la nature les décompose. Pas les bureaucrates.
Stéphane PICHARD
Je suis infirmier retraité, et je peux vous dire que j’ai vu des enfants intoxiqués par des comprimés trouvés dans les poubelles. J’ai vu des grands-parents donner leurs analgésiques à leurs petits-enfants parce qu’ils avaient mal à la tête. Ce n’est pas de la peur, c’est de la responsabilité. Ce que vous faites aujourd’hui, c’est une action d’amour. Prenez 10 minutes. Faites-le pour ceux que vous aimez. Je vous soutiens. Et si vous avez besoin d’aide pour trier vos médicaments, je suis là. On peut le faire ensemble.
elisabeth sageder
Je viens de vider mon armoire à pharmacie et j’ai trouvé des trucs qui datent de 2010. J’étais tellement stressée que je n’avais même pas remarqué. Maintenant que je sais comment faire, je me sens légère. Je vais appeler ma mère pour lui expliquer. Elle a toujours jeté les médicaments dans les toilettes. Je vais lui envoyer cet article. On peut changer les choses, une petite action à la fois. Merci pour cette lumière.
Scott Walker
As a Canadian, I’m surprised how detailed this is. We have similar programs here, but not as widespread. I’m going to share this with my French friends. Seriously, this is the kind of info that saves lives. Good job.
Arnaud HUMBERT
Je viens de vérifier : j’ai deux points de reprise dans ma ville. Je vais y aller demain. Merci pour les détails sur les patchs et les sirops - je ne savais pas qu’il fallait les mélanger. J’ai toujours cru qu’il suffisait de les jeter dans la poubelle. Bonne initiative.
Jean-françois Ruellou
La France doit adopter ce système en urgence ! On a des millions de comprimés qui traînent dans les foyers, et personne ne dit rien. Les pharmacies doivent être obligées d’avoir des boîtes. Pas facultatives. Et les autorités doivent faire une campagne nationale. Pas juste un site web. Je vais écrire à mon député. On peut faire mieux. Et on doit le faire.
Emmanuelle Svartz
Cet article est une fake news. 5,8 milliards de prescriptions ? En France on en a 1,2 milliard. Et les 13 médicaments flushables ? La France n’a pas la même liste. Vous mélangez tout. Ce n’est pas une bonne info, c’est une confusion dangereuse. Arrêtez de faire peur avec des chiffres américains. On n’est pas aux États-Unis.