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Acouphènes et bourdonnements aux oreilles causés par les médicaments : ce qu’il faut savoir

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Acouphènes et bourdonnements aux oreilles causés par les médicaments : ce qu’il faut savoir
  • oct., 13 2025
  • Publié par Deana Johnson

Vous avez commencé un nouveau médicament, et depuis, vous entendez un bourdonnement constant dans les oreilles ? Ce n’est pas dans votre tête. Des centaines de médicaments courants peuvent provoquer ou aggraver les acouphènes, un phénomène appelé ototoxicité. Cela signifie que le médicament endommage l’oreille interne, perturbant la transmission des sons au cerveau. Ce n’est pas rare - et surtout, ce n’est pas toujours permanent.

Quels médicaments peuvent causer des acouphènes ?

Plus de 600 médicaments, sur ordonnance ou en vente libre, sont connus pour affecter l’audition. Certains sont bien connus, d’autres moins. Les plus à risque sont ceux utilisés pour traiter des maladies graves, mais même des analgésiques courants peuvent poser problème.

Les antibiotiques aminoglycosidiques comme la gentamicine ou la tobramycine sont parmi les plus dangereux. Ils sont souvent administrés par voie intraveineuse pour traiter des infections sévères. Jusqu’à 25 % des patients sous traitement prolongé développent une perte auditive permanente. Leur forme topique - gouttes pour les yeux ou crèmes - ne présente presque aucun risque.

Les chimiothérapies comme le cisplatine sont aussi fortement associées aux acouphènes. Jusqu’à 70 % des patients traités par cisplatine développent une perte auditive, souvent en premier lieu aux hautes fréquences, avant que les sons de la parole ne soient affectés. C’est une complication connue, mais difficile à éviter quand la vie est en jeu.

Les diurétiques de l’anse comme la furosémide, utilisés pour l’hypertension ou l’œdème, peuvent aussi provoquer des bourdonnements, surtout à fortes doses ou chez les personnes âgées. Le risque diminue souvent dès l’arrêt du médicament.

Mais attention : même l’aspirine peut être en cause. À des doses très élevées - plus de 4 000 mg par jour - environ 15 % des personnes développent des acouphènes. Cela correspond à des traitements pour l’arthrite sévère, pas aux doses habituelles pour les maux de tête (325 à 650 mg). Pour la plupart des gens, une aspirine quotidienne ne cause aucun problème. Mais une minorité de personnes sont extrêmement sensibles : même une seule dose peut déclencher un bourdonnement.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le naproxène peuvent aussi provoquer des acouphènes, surtout à fortes doses. Des utilisateurs sur des forums de patients rapportent avoir commencé à entendre des bourdonnements après avoir pris 800 mg d’ibuprofène trois fois par jour pour une douleur dentaire. Les symptômes ont disparu une semaine après l’arrêt du traitement.

Les antidépresseurs et benzodiazépines sont moins fréquemment en cause, mais cela arrive. Les SSRIs comme la sertraline (Zoloft) ont été liés à des acouphènes, parfois même après l’arrêt du traitement. Les benzodiazépines, prises sur le long terme (plus de six mois), peuvent aussi déclencher ce symptôme.

Enfin, l’isotrétinoïne (Accutane), utilisée pour l’acné sévère, est classée à risque intermédiaire. Environ 5 % des patients rapportent des acouphènes, bien que le fabricant affirme que ce chiffre est inférieur à 1 % dans les essais cliniques. Ce désaccord montre à quel point les effets peuvent varier d’une personne à l’autre.

Comment savoir si c’est votre médicament ?

Le moment où les acouphènes apparaissent est une piste clé. Dans 70 % des cas, les symptômes commencent dans les deux premières semaines après le début du traitement. Pour certains médicaments comme la quinine (autrefois utilisée contre le paludisme), les bourdonnements peuvent survenir en moins de 72 heures. Pour d’autres, comme certains antibiotiques ou traitements de chimiothérapie, il peut falloir jusqu’à 90 jours pour que les symptômes se manifestent.

Le type de son aussi peut donner des indices. Les acouphènes causés par les médicaments sont souvent décrits comme un bourdonnement, un sifflement ou un grésillement. Ils peuvent être unilatéraux (d’un seul côté) ou bilatéraux. Ils s’aggravent souvent avec la dose, et s’améliorent après l’arrêt du médicament - mais pas toujours.

La plupart des cas (environ 60 %) sont réversibles. Si vous arrêtez le médicament, les acouphènes disparaissent dans les jours ou semaines suivantes. Mais certains médicaments, comme les aminoglycosides ou le cisplatine, peuvent causer des dommages permanents, même après l’arrêt. C’est pourquoi il est crucial d’agir vite.

Médecin examinant des médicaments et une oreille interne endommagée.

Que faire si vous pensez que votre médicament vous cause des acouphènes ?

Ne stoppez pas votre traitement vous-même. Cela peut être dangereux, surtout pour les maladies chroniques comme l’hypertension, la dépression ou le cancer.

Parlez à votre médecin. Dites-lui exactement quand les bourdonnements ont commencé, à quelle fréquence ils se produisent, et s’ils sont plus forts à certains moments. Apportez la liste complète de vos médicaments - y compris les compléments alimentaires et les remèdes naturels.

Le médecin peut :

  • Modifier la dose
  • Changer de médicament pour un autre moins ototoxique
  • Programmer un test auditif pour évaluer les dommages

Si vous prenez un médicament à haut risque (comme la gentamicine ou le cisplatine), votre médecin devrait déjà avoir prévu un suivi auditif. Un test d’audiométrie avant le traitement, puis toutes les 1 à 2 semaines pendant la cure, permet de détecter les premiers signes de perte auditive. Ce n’est pas courant dans les soins primaires, mais il devrait l’être.

Des recherches récentes montrent que certains patients ont une prédisposition génétique à l’ototoxicité. Des tests génétiques commencent à être utilisés dans les hôpitaux pour identifier ces personnes avant de leur prescrire un médicament dangereux. Cela pourrait devenir une pratique standard dans les prochaines années.

Comment gérer les acouphènes si le médicament doit continuer ?

Parfois, vous ne pouvez pas arrêter le médicament. C’est le cas pour de nombreux patients en chimiothérapie ou avec une infection grave. Dans ces cas, l’objectif devient de vivre avec les acouphènes sans qu’ils détruisent votre qualité de vie.

Deux approches ont fait leurs preuves :

  • La thérapie sonore : utiliser un bruit blanc, de la musique douce, ou des appareils spécifiques pour masquer les bourdonnements. Cela aide le cerveau à ignorer le son.
  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : apprendre à changer votre réaction émotionnelle aux acouphènes. Des études montrent qu’elle réduit la détresse chez 60 à 70 % des patients.

Ces méthodes ne guérissent pas les acouphènes, mais elles rendent le son supportable. Elles sont souvent couvertes par les assurances en Suisse et dans d’autres pays européens.

Patient avec écouteurs et bouclier protecteur autour des oreilles.

Le risque est-il réel ? Combien de gens sont concernés ?

Environ 5 à 10 % des 50 millions d’Américains souffrant d’acouphènes le doivent à un médicament. En Suisse, avec une population de 8,7 millions, cela signifie que plusieurs dizaines de milliers de personnes pourraient être concernées. Ce n’est pas une minorité marginale - c’est une complication médicale sous-estimée.

Les laboratoires pharmaceutiques sont maintenant obligés d’inclure des avertissements sur l’ototoxicité dans les notices. La FDA a mis à jour les étiquettes de plusieurs antibiotiques en 2023 pour insister sur la nécessité de surveiller l’audition. Mais les médecins généralistes ne sont pas toujours formés à reconnaître ces signes. Une enquête de 2022 a montré que seulement 35 % des médecins de famille effectuent un dépistage de risque avant de prescrire un médicament ototoxique.

Les coûts sont élevés : aux États-Unis, les soins liés aux acouphènes coûtent 2,7 milliards de dollars par an. En Suisse, les données sont moins précises, mais le nombre de consultations pour acouphènes augmente chaque année.

Quel avenir pour les traitements ?

Des chercheurs travaillent sur des molécules appelées agents otoprotecteurs - des substances qui protègent l’oreille interne sans réduire l’efficacité du médicament. En octobre 2024, plusieurs de ces composés étaient en phase 2 d’essais cliniques, financés par les Instituts nationaux de la santé américains. Leur objectif : permettre aux patients de prendre leur chimiothérapie ou leur antibiotique sans perdre l’audition.

Les audiologistes réclament aussi une meilleure intégration dans les équipes médicales. Pour les patients en chimiothérapie ou sous traitement à long terme, un audiologiste devrait être partie intégrante de l’équipe de soins, pas un dernier recours.

Le message principal ? Les acouphènes causés par les médicaments sont réels, fréquents, et souvent évitables. Vous n’êtes pas fou. Vous n’êtes pas seul. Et surtout, vous n’avez pas à vivre avec cela en silence.

Deana Johnson
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